L'Afrikasien du mois de juin : Diadié Diombana
- Aurélie Diawara
- 12 juin 2021
- 3 min de lecture

Ce mois-ci nous avons interviewé Diadié Diombana, chef cuisinier d'origine malienne. Du haut de ses 26 ans Diadié Dombiana est un chef cuisinier alliant la culture et l'art à la gastronomie. Il compte déjà de nombreux projets à son actif comme sa collaboration avec Nike ou encore un passage dans "Qu'est ce qu'on mijote" sur M6. C'est un honneur pour notre association de mettre avant un talent comme le sien.

J’ai pu apprendre dans vos précédentes interviews que vous êtes l’ainé d’une famille de 5 enfants et que vous avez pris goût à la cuisine en cuisinant pour vos quatre petites soeurs. Quel est le facteur qui vous a fait prendre la décision d’en faire votre métier ?
Initialement, je voulais être pilote de chasse. Alors j’ai participé à des PMD (Périodes Militaires Découvertes), qui m’ont permis de vivre le quotidien d’un soldat à travers toutes ses activités. J’ai adoré ces expériences, et même si je savais que j’étais daltonien, je pensais pouvoir passer entre les mailles du filet.
Mais ça n’a pas été le cas ! J’ai alors hésité à me réorienter dans la marine mais il m’a semblé plus éthique de me lancer dans la gastronomie. J’ai toujours aimé la cuisine depuis petit alors finalement pour moi la gastronomie, ça coulait de source !
Vous alliez trois origines culinaires différentes : la malienne de par votre origine, la
française et l’asiatique. D’où vous vient votre appétence pour la cuisine asiatique ? Qu’est-ce qui vous inspire dans cette cuisine ?

Je suis toujours resté ancré dans les cuisines prépondérantes de ma mère et de ma grand mère (malienne et française). Plus tard, j’ai découvert de nouvelles cuisines comme la cuisine asiatique quand j’étais au lycée. C’est à partir de cette période que j’ai eu la curiosité d’aller voir ailleurs, de découvrir de nouveaux horizons, d’autres manières de faire et de manger. La cuisine asiatique m’inspire de par sa simplicité, sa finesse et sa beauté.
J’aimerais beaucoup en apprendre plus sur cette gastronomie et davantage
sur la culture asiatique. J’ai une grande ouverture d’esprit donc je suis en recherche perpétuelle de nouvelles techniques et de nouvelles saveurs. Pourquoi pas un jour aller à Osaka, rencontrer des chefs locaux et en apprendre encore plus… ?

Vous alliez également cuisine et art. Quand on y pense la cuisine est un art à part entière, on parle souvent de l’art gourmet. Est-ce que vous vous inspirez uniquement de l’art graphique (tableau, dessin, BD) ? Où avez-vous déjà par exemple créé un plat en vous inspirant d’une musique ou d’une poésie ?
Et comment faites-vous pour le retranscrire via vos créations
culinaires ?
Pour moi, nous sommes tous artistes. L’art est une question d’émotion. Tout m’inspire : les gens, la musique, le graphisme…
C’est une histoire de goûts et de manières de faire propres à chacun. Dès que je ressens une émotion, si je suis triste, fatigué, en colère, ou si je suis amoureux, cela aura des conséquences sur ma cuisine.
Pour moi, il n’y a pas de cuisine sans musique ! Je travaille toujours en musique, cela m’apaise et me motive, ça m’aide à me concentrer. Alors allier l’art et la cuisine c’est assez instinctif pour moi, c’est quelque chose d’abstrait et très personnel. Chacun se fera sa propre interprétation de cette retranscription dans mes créations culinaires. Je cherche toujours, au-delà du goût et des saveurs, à toujours mettre de l’amour dans ce que je fais.
Quel est le plat traditionnel malien que vous aimeriez revisiter et pourquoi ?
Le BASSI est un plat à base de semoule qui se mange avec une sauce aux épinards. C’est trop bon ! Ou le FAKOY, une sauce avec un mélange d’épices qui se mange avec de la viande.
Ce sont des plats emblématiques, qui représentent pour moi le terroir, très nutritifs.
J’aimerais rendre ces plats plus esthétiques et plus accessibles à tous car ils ont un fort
potentiel mais visuellement je pense qu’il faudrait les revisiter.

Quel était le plat que vous préférez faire à vos petites soeurs ?
Souvent, le week-end, je faisais le brunch pour toute la famille : oeufs aux plats, échalotes déglacées au vinaigre, baguette, vache qui rit, verre de lait chaud avec café ou chocolat…
Toujours de la salade et de la viande. C’était généralement une réunion informelle tardive tous ensemble avec plein de mets à picorer, c’était moi qui m’en occupais. Au-delà d’un plat en particulier c’était un moment qu’on partageait.
On remercie le chef Diombana pour le temps qu'il nous a accordé durant cette interview, si vous voulez aller déguster sa cuisine, rendez-vous chez La Chope des Artistes dans le 10e arrondissement de Paris. Vous pouvez également le suivre sur Instagram : @freddyskitchen
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